"J’ai envie de penser qu’on a grandi": l'ouvreur du RCT Paolo Garbisi se confie avant le barrage face à Castres

Quelques minutes après le revers à Jean-Dauger et juste avant de sauter dans l’avion retour, Paolo Garbisi a accepté de revenir, pour Var-matin, sur ce dernier match de la phase régulière. Défaite à Bayonne, deux derniers mois compliqués, barrage face à Castres, souvenir de La Rochelle, vécu collectif, l’ouvreur international italien (25 ans, 47sélections) se confie.
Sur ce match de Bayonne, votre entraîneur voulait voir des "intentions" dans le jeu. Avez-vous le sentiment d’avoir répondu présent dans ce secteur?
(Il fait la moue) Non. On a vite été mis sous pression par Bayonne. Nous n’avons jamais réussi à nous imposer physiquement, notamment en attaque. Et c’est la première règle du rugby. Sans ça, tu ne fais rien. On n’a pas su trouver de solution pour contourner leur défense agressive. Pourtant, on l’avait bossé cette semaine. Mais la réalité c’est que, sur le terrain, on n’a pas su s’adapter. Globalement, si on regarde nos deux derniers mois, il y a beaucoup de choses à revoir avant le barrage.
Vous étiez venu chercher de la continuité, de la confiance. Au final, après un match comme celui-ci, repartez-vous avec de la frustration et des doutes?
On venait pour ça, oui. C’était le but. On voulait gagner ici parce que, selon le résultat de Bordeaux, on pouvait encore se retrouver directement en demi-finale. Même si ça relevait presque du miracle, il y avait un enjeu. Mais non, je ne repars pas avec plus de doutes. Je pense qu’on a toutes les armes pour faire un bon barrage à Mayol face à Castres. On se souvient tous de l’année dernière. Ce n’est pas parce qu’on joue à la maison qu’on est déjà qualifié. On le sait.
Toulon recevra donc Castres en barrage, samedi soir à Mayol. Comment décririez-vous cette équipe?
Ils sont très solides dans tous les fondamentaux du rugby. Ce sera difficile. Nous, on va devoir être costauds dans les zones de ruck, dans les zones de combat, là où on ne l’a pas été face à Bayonne. Il va falloir rectifier le tir. Si on arrive à gagner la bataille physique, ça sera plus facile pour jouer derrière. Je n’invente rien, c’est comme ça pour tous les matches de rugby. Mais j’ai envie de dire que, face à Castres, il faut être encore meilleur dans ces secteurs-là.
Vous jouez en Top 14 depuis 2021. Avez-vous vu Castres évoluer? Passer d’une équipe souvent cataloguée comme accrocheuse, difficile à jouer, à un collectif bien plus huilé, plus offensif?
C’est vrai. C’est une équipe qui a beaucoup de qualités derrière, avec des facteurs X à beaucoup de postes. Ils sont complets. On devra réussir à les cadenasser si on veut pouvoir imposer notre jeu. Et puis, c’est un match de phase finale, c’est toujours… autre chose.
La saison dernière, Toulon a été éliminé au même stade, à Mayol, par La Rochelle. Comment ne pas y penser?
Il faut montrer qu’on l’a digéré. Castres, c’est une équipe totalement différente. C’est une autre situation, un autre contexte, une autre saison. On a beaucoup changé, nous aussi. Il faut réussir à ne pas y penser.
Sentez-vous le groupe plus fort que l’an passé, au même moment de la saison?
Je pense, oui. On a plutôt conservé le même groupe, mais on a une saison de vécu collectif supplémentaire. C’est important. Cela ne peut que nous faire du bien. Même si je n’en ai pas la certitude, j’ai envie de penser qu’on a grandi par rapport à la saison dernière. À nous de le montrer, maintenant.
Vous avez abordé ces deux derniers mois, où il y a "beaucoup de choses à revoir". Comment réussir à ne pas trop cogiter et douter?
En restant froid, en travaillant bien la semaine et en essayant, au maximum, de garder la confiance qu’on a gagnée toute l’année. La saison était magnifique jusqu’à ces deux mois. On a eu pas mal de cartouches pour finir dans le top 2, on n’a pas réussi à le faire. C’est comme ça, c’est fait. Il faut basculer et avancer. Il n’y a pas la place de regarder derrière. La phase finale démarre.
Avant de plonger dans le barrage, quel bilan tirez-vous de la phase régulière? Est-il positif, alors que vous aviez uniquement le top 2 en tête?
Cela reste plutôt positif, oui. On termine troisième, on est qualifié. On a forcément des regrets de ne pas être allés chercher la demie directe. On a raté des occasions, à Vannes ou à Pau, par exemple. Mais on a aussi fait de belles choses, des belles séries. Je le redis: maintenant, c’est le passé. On doit avoir la tête uniquement au barrage à domicile.
Var-Matin